Saint Benoît d’été

Il y a une Saint Benoît d’hiver et une saint Benoît d’été … La Saint Benoît d’hiver commémore le Transitus du patriarche des moines d’occident, alors que la Saint Benoît d’été a vu sa date fixée à l’occasion du transfert des reliques de S. Benoît à Fleury (monastère dit depuis de « Saint Benoît sur Loire »).


Abbaye de Fleury (Saint Benoît sur Loire)


Reliques de Saint Benoît à Fleury

Au point de vue musical, ce qui nous intéressera le plus est la survivance dans le rite (dans l’usage des Bénédictins) de la séquence Laeta dies magni ducis.

C’est la commémoration de l’arrivé edes reliques du grand patriarche à l’abbaye de Fleury à auquel le premier verset de la séquence fait allusion.

Laeta quies magni ducis,

Dona ferens novae lucis,

Hodie recolitur.

Caris datur piae menti,

Corde sonet in ardenti,

Quidquid foris promitur.

Hunc per callem orientis

Admiremur ascendentis

Patriarchae speciem.

Amplum semen magnae prolis

Illum fecit instar solis

Abrahae persimilem.

Corvum cernis ministrantem,

Hinc Eliam latitantem

Specu nosce parvulo.

Elisaeus dignoscatur,

Cum securis revocatur

De torrentis alveo.

Illum Joseph candor morum,

Illum Jacob futurorum

Mens effecit conscia.

Ipse memor suae gentis,

Nos perducat in manentis.

Semper Christi gaudia.

Amen.

Cette journée qui resplendit d’un éclat nouveau, est celle où notre grand chef entra dans son repos.

La grâce a visite l’âme filiale de ses enfants ; que leurs chants soient dignes de l’amour qui enflamme leurs cœurs.

Admirons notre Patriarche qui s’élève par un chemin céleste, à l’orient.

L’innombrable famille sortie de lui l’a fait l’égal d’Abraham semblable au soleil.

C’est Elie cache au fond de son antre ; un corbeau exécute ses ordres.

C’est Elisée, quand il retire la hache tombée au fond du lac.

Par la pureté de sa vie il ressemble à Joseph; par son esprit prophétique il retrace Jacob.

Qu’il daigne se souvenir des enfants dont il est le Père, et qu’il nous conduise aux  joies éternelles   du Christ qui demeure à  jamais ! Amen.

Notons au passage que le l’usage donne non pas laeta dies mais laeta quies. Cf. http://www.osb.org/gen/gemma.html

http://youtu.be/iizazZAc-k8

 



Cette séquence « suit » un alleluia spécifique à l’ordre de Saint Benoît également :

R/. Alleluia. V/. Vir Dei Benedictus omnium iustorum spiritu plenus fuit : ipse intercedat pro cunctis monasticae professionis.

http://youtu.be/MM275ggM5E0

 


 

Une dernière question qui brûlera les lèvres de certains de nos lecteurs :

oui mais, la séquence, dans le missel, elle est avant l’alléluia, pas après… ! Donc il faut pour obéir, la chanter avant ! ?

Pour répondre à cette question, quelques éléments.

Pour la messe, il y a un formulaire distinct entre la messe chantée et la messe lue. Le missale romanum donne les pièces de la messe lue, le graduale romanum celles de la messe chantée. On constate par exemple que le répons graduel de la messe chantée n’a la plupart du temps pas le même texte que le psaume responsorial, proposé pour la messe lue. De même pour les alléluias du missale et du graduale romanum. Car l’Alleluia de la messe chantée est une méditation, une réponse, à la lecture qui le précède… Tandis que le psaume et l’alléluia du lectionnaire sont conçus pour être lus lorsqu’on ne chante pas. L’alléluia et le graduel de la messe chantée sont respectivement un répons alléluiatique et un répons graduel. Si bien qu’il est tout à fait juste – si l’on prend le formulaire de la messe chantée avec le répons alléluiatique, de chanter la séquence après l’alleluia, et non avant. Évidemment, si vous avez des scrupules, chantez donc la séquence avant l’alleluia… Ce n’est pas l’idée ni l’usage du rite romain, mais il n’y a semble t’il pas matière grave… Insistons encore : pour bien « obéir » au missel, en prenant uniquement ce qu’il y a dedans, il ne faudrait pas chanter les psaumes responsoriaux ni les alléluias.. Voilà. A rubriciste, rubriciste et demi !

1 réflexion au sujet de « Saint Benoît d’été »

  1. Bonjour,

    Le nom « séquence » du latin sequentia, « suite », parle de lui-même : la séquence suit bien évidemment l’alleluia. Tout autre usage est contradictoire avec la signification du terme.
    On peut même dire mieux, selon Peter : il est dans l’alleluia, puisque le verset alleluiatique n’est pas répété et la séquence se termine par alleluia.

    Bonne saint Benoît !

    Répondre

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