2ème Partie : la notation grégorienne contemporaine et ses rapports aux manuscrits – Initiation
La portée, les barres, les clefs
La portée comporte 4 lignes (contre 5 en musique moderne). Elle ne porte pas de « mesure » au sens de 2/4 ¾ etc. Mais les motifs mélodiques sont divisés par des double-barres barres, des demi barres, des quart de barre.
a/ Double barre : fin d’une pièce ou alternance de chœur.
b/ Fin de phrase.
c/ ou d/ Fin de membre de phrase
e/ fin d’incise.
Il y a deux clefs possibles :
La clef de FA : (elle ressemble à un F). La clef d’UT :
(elle ressemble à un C)
Le nom des notes provient directement des premières syllabes de l’hymne de la Nativité de Saint Jean – Baptiste (la « noël d’été) :
Notons d’ailleurs immédiatement que dans l’hymne, le Sancte Ioannes n’est justement pas sur « Si ». Nous aurons l’occasion de revenir sur cette constatation qui est plus importante qu’elle ne paraît.
Les lettres qui donnent le nom aux clés sont également importantes à connaître en ce qui concerne la notation des cadences finales de psaume. (voir plus loin).
Bonjour,
Vous listez 4 types de barres. Comment les interprète t on ? Auxquelles faut il s arrêter ? Auxquelles peut on respirer ? Auxquelles faut il continuer ?
Merci
Cette question est difficile et il est dangereux d’y répondre. Je vous renvoie donc à un extrait du compte rendu de la session inter-monastique de chant grégorien de 2003 ; je crois que ça éclaire tout de même cette question.
<< Dans le Graduel, il y a beaucoup d’incohérence dans les barres. Et dans des éditions récentes, il reste encore une grande incohérence : cela n’a pas été étudié, personne n’y a pensé, c’est dans les hymnes, par exemple. Mais il arrive un moment où cela devient insoluble : il n’y a pas de solution satisfaisante, parce que l’usager du livre « conventionnalise » ce qu’il voit. Donc il faut pouvoir lui dire : la grande barre c’est cela, la demi-barre, c’est cela le quart de barre c’est cela. Il reste que nous avons tendance à égaliser sur tout le livre le système des barres, le phrasé parce que la composition elle-même est différente dans un graduel ou un offertoire, soit une pièce très ornée et une pièce syllabique. Vouloir noter tout avec le même système est une contradiction pour l’esprit. Il faut plutôt avoir un système de notation sobre, réduit et insister auprès de ceux qui vont le lire et l’enseigner et leur dire : « Attention c’est analogique ! » Le quart de barre, c’est une distinction, mais une distinction dans un mélisme qui fait une ligne, ne sera jamais la même chose qu’une distinction que dans une hymne syllabique construite sur trois notes. C’est toute la composition qui est différente. Quant au mot « liberté » de déplacer les barres… Oui, tout à fait ; la seule chose que je crains, c’est qu’on maintienne une approche juridique du domaine. Ce qu’il faut, c’est phraser la musique : certaines barres sont trop grandes, il faut leur donner un calibre plus petit. Celui qui dirige le chœur doit prendre ce travail à bras le corps : faire une analyse musicale des pièces et la transmettre à la schola et puis forger petit à petit une culture qui soit musicale, vivante, orale et non pas qui soit écrite dans les livres. Cela ne s’écrira jamais. >>