Cérémonial liturgique du diocèse de Parakou au Bénin

D’après Vatican II et depuis la réforme liturgique qui a suivi ce Concile, l’évêque est l’ordonnateur et le promoteur de la vie liturgique de son diocèse ; Mgr Nkoué propose en téléchargement sur le site de son diocèse un cérémonial c’est-à-dire un ensemble de rappels concernant la liturgie de la messe. (Merci à Proliturgia pour le lien). Un document très intéressant, qui pour beaucoup ressemblera à des remarques de bon sens évidentes et pour d’autres sera surprenant car il ne semblera pas correspondre à une pratique paroissiale conventionnelle. Nous saluons quant à nous une belle initiative qui correspond réellement à un besoin fort de toutes les paroisses, qui dans beaucoup de cas ne savent pas par quel bout prendre les textes magistériels romains sur la liturgie. Bref, un guide qui complétera d’autres excellents ouvrages comme « L’art de Célébrer, guide liturgique à l’usage des paroisses », ou encore le « Cérémonial de la Sainte Messe à l’usage ordinaire des paroisses ». Ces idées compléteront également à merveille un certain nombre de thèmes développées dans nos pages sur ce site web sur l’Ars Celebrandi ou sur « le bon usage de la liturgie ». Ci-dessous quelques extraits particulièrement pertinents, avec comme à notre habitude mise en gras et commentaires….

12- L’inculturation

Les rythmes africains doivent être retravaillés soigneusement avant d’être introduits dans la liturgie. [Beaucoup de clercs français nous expliquent que la liturgie occidentale est trop peu tythmée et que l’on ferait mieux de voir ce qui se passe en Afrique pour « redynamiser » nos chants. Et bien en Afrique, il se dit exactement l’inverse et on comprend bien qu’il faut – même si on ne peut pas toujours – retravailler les chants avant d’envisager des les utiliser pour le culte. Tout n’a pas la même valeur. Bon à savoir pour tous les promoteurs de messe piano-synthé-guitare que l’on désigne abusivement sous le nom de « louange »…] Les chants religieux, où on parle de Dieu, ne sont pas forcément des chants sacrés à introduire dans la liturgie. [Il y a en effet une distinction réelle à faire entre un chant liturgique (cantique) et une chanson pop chrétienne. Le répertoire de beaucoup de paroisses chic et cossues en région parisienne (et bien sûr ailleurs) a pourtant adopté de façon quasi exclusive un répertoire à l’esthétique pop. Ce qui est fondamentalement anti-liturgique bien sûr, en plus d’être insupportable au simple point de vue musical.]

13- Le latin

Une place de choix doit être accordée au chant grégorien, ne serait-ce que le kyriale (Kyrié, Gloria, Credo, Sanctus, Pater, Agnus Dei). Le grégorien est ‘le chant propre de la liturgie romaine’ (cf. Sacrosanctum Concilium n° 36 et 54 et Sacramentum Caritatis n° 62). C’est le modèle suprême de la musique sacrée. Ces sublimes mélodies ont été composées à genoux, c’est-à-dire dans la prière et elles ne servent qu’à prier. Le latin est facteur d’unité non négligeable dans l’Église latine. Inspirons-nous de ce modèle pour nos chants sacrés en langues nationales. Mais si les chants latins ne sont pas bien connus, il vaut mieux ne pas les exécuter. C’est affreux. Et si on reprenait les dimanches et les jours de fête la Prière eucharistique n°1 (en français mais aussi en latin !) Elle est pleine, riche et très imagée. C’est la seule qui introduit deux moments de silence. St Joseph est invoqué, tous les apôtres sont nommés, les anges, les premiers saints africains, [Et oui le canon romain, c’est une ouverture à une culture qui traverse la méditerranée. Les premiers martyrs cités au canon sont effectivement africains… Bizarre que dans les paroisses qui font la promotion de la coexistence et du vivre ensemble q, qui appellent à l’accueil de l’étranger, on ne veuille pas citer Ste Perpétue, par exemple à la Messe, martyre d’Afrique du Nord…] les martyrs, etc.

14- Le diacre

Il salue le peuple toujours les mains jointes, [on ne rappellera jamais assez que le diacre n’ouvre pas les mains, même au Notre Père, c’est un geste de celui qui préside.] même pour dire « Ite missa est » [« Allez dans la paix du Christ »]. Il assiste le prêtre ou l’évêque. C’est lui qui verse le vin et un peu d’eau dans le calice en disant à voix basse : « Comme cette eau se mêle au vin pour le sacrement de l’Alliance… » Le signe de la croix sur l’eau n’est pas prévu dans la forme ordinaire (Messe de Paul VI). Le diacre lui-même (ou un acolyte ou tout autre servant) peut encenser le prêtre et le peuple. A l’autel il peut s’occuper aussi du missel mais en se tenant un peu en arrière. Car il n’est pas concélébrant. Pendant la prière eucharistique, de l’épiclèse jusqu’à l’ostentation du calice, il demeure à genoux comme tous les non concélébrants. A l’anamnèse tout le monde se lève. [Comprendre : tous les non-concélébrants se lèvent. Par contre dans la foule, le missel encourage explicitement à rester à genoux jusqu’à la fin de la prière eucharistique, c’est-à-dire jusqu’au « Par Lui avec Lui et en Lui », chanté par le célébrant/ les concélébrants, mais évidemment pas parle diacre, les acolyte sou la foule. Pour compléter ces mentions, on regardera aussi notre article sur les gestes du diacre à la Messe.]


Voici donc un excellent ouvrage qu’il est bon de consulter si vous avez une quelconque implication dans un service liturgique dans votre paroisse, en ayant bien sûr à l’esprit qu’il s’agit d’un ouvrage qui correspond spécifiquement aux besoins su diocèse de Parakou au Bénin mais qui frappé au coin du bon sens pourrait inspirer la rédaction de tels ouvrages également au profit de vos diocèses. Au travail ?

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