Vu sur Benoit et Moi et sur Proliturgia, une excellente réflexion liturgique de la part du Cardinal Ratzinger, qui en dit long sur ce qui guidera ensuite l’esprit du motu proprio de 2007 sur l’usage de la forme extraordinaire du rite. Extrait d’une lettre avec un professeur de liturgie de l’institut Saint Anselme de Rome :
« Je ne voudrais pas entrer dans tous les détails de votre lettre, bien qu’il ne serait pas difficile de répondre aux différentes critiques de mes arguments.
Cependant, je considère très important ce qui concerne l’unité du Rite romain. Cette unité n’est pas menacée aujourd’hui par les petites communautés qui font usage de l’indult (autorisation de célébrer avec l’ancien missel romain – n.d.l.r.-) et sont fréquemment traités comme des lépreux, comme des personnes qui font quelque chose d’irrévérencieux, voire plus encore, d’immoral ; non, si l’unité du Rite romain est menacée c’est pas la créativité liturgique sauvage, fréquemment encouragée par des liturgistes (…).
Je répète ce que j’ai dit lors de mon interversion : que la différence entre le Missel de 1962 et la messe fidèlement célébrée selon le Missel de Paul VI est beaucoup plus petite que la différence entre les différentes applications dénommées « créatives » du Missel de Paul VI.
Dans cette situation, la présence du Missel précédent peut se transformer en un rempart contre les altérations liturgiques lamentablement fréquentes, et être de cette façon un soutien à la réforme authentique. S’opposer à l’usage de l’Indult de 1984 au nom de l’unité du Rite romain est, selon mon expérience une attitude très éloignée de la réalité.
Par ailleurs, je regrette quelque peu que vous n’ayez pas perçu, lors de mon intervention, l’invitation adressé aux « traditionalistes » à s’ouvrir au Concile, à venir à la rencontre de la réconciliation, dans l’espoir de surmonter, avec le temps, la brèche entre les deux Missels. » (Source : « Benoît-et-moi« )