Les nouveaux rubricistes

(1ère partie : non au rubricisme étroit !)

"La bonne application de la Constitution sur la liturgie exige de vous une belle et bonne harmonie entre le nouveau et l'ancien. Il faut bien veiller à ne pas exagérer la recherche du nouveau, en ne tenant pas suffisamment compte du patrimoine liturgique traditionnel ou en l'oubliant tout à fait. Si vous agissiez ainsi, on devrait parler de destruction plutôt que de renouveau de la liturgie. (…) Dans les questions liturgiques, il ne doit donc jamais y avoir vraiment désaccord entre le présent et le passé, mais toute innovation doit être en accord et en harmonie avec la saine tradition (…)."

Paul VI (29 octobre 1964).

          Lutter contre le rubricisme.

Si vous avez déjà ouvert un livre liturgique officiel (par exemple un missel d’autel) vous aurez noté la présence de « rubriques ». C’est ce qui est écrit en rouge (et qu’il faut faire) pour différencier facilement de ce qui est écrit en noir et qu’il faut dire (ou chanter). Jusqu’ici, cela semble assez simple. C’est une sorte d’indication de mise en scène. Et voilà ce qui devient compliqué : quelle est la force disciplinaire des rubriques ? Faut il faire tout ce qui est écrit en rouge et uniquement ce qui est écrit en rouge ? Et que faire lorsque dans deux livres liturgiques décrivant le même rituel ou deux rituels voisins, les rubriques se contredisent ? A côté des rubriques se pose aussi la question de la valeur disciplinaire de la Présentation Générale du Missel Romain (ou celle du lectionnaire, ou celle de la liturgie des heures… Ou celle du Cérémonial des Evêques…)

Depuis les années 1950, il est devenu évident pour un certain nombre de gens, et souvent à raison, que la stricte application des rubriques ne pouvait pas suffire à la célébration juste de la liturgie. Une application servile d’un rituel où les gestes sont réduits à leur acceptation « juridique », participe au desséchement des symboles exprimés. Petit à petit, tous ceux qui se « contentaient » des rubriques ont été rejetés dans les ténèbres extérieures du « rubricisme » par les tenants de la créativité liturgique, et qui n’hésitaient justement pas à aller contre les rubriques. Le « rubricisme » assimilé aux scrupules, était considéré comme une maladie, dont il fallait à tout prix guérir. Etre rubriciste,c’était être victime d’un certain infantilisme, d’un manque certain de maturité et de hauteur de vue… Et il faut bien le dire, c'était souvent vrai.

Le contexte liturgique des années 1950 n’est plus le même qu’aujourd’hui, et depuis, une réforme importante des livres du rite romain a eu lieu, dans laquelle, effectivement, la notion même de « rubrique » a été largement revue. Concrètement, il y a beaucoup moins de choses écrites en rouge qu’auparavant. Et c’est dans ce cadre précis que la question des rubriques se pose d’une façon nouvelle, et imprévue. Il est assez aisé de se rendre compte qu’aujourd’hui, rien n’est résolu, et que d’une certaine façon, un certain rubricisme n’est pas mort.

Pour bien comprendre les enjeux du problème, faisons un peu d’histoire. A l’époque de l’application de l’ordo préconciliaire, les rubriques ont toujours été discutées, interprétées et confrontées à leurs propres contradictions. Il existait de nombreux livres décrivant les cérémonies sous un angle pratique, explicitant justement des rubriques dans un sens ou dans un autre. L’exégèse des rubriques, de leurs nuances et de leurs nécessaires applications (ou non) correspondait à une matière d’enseignement à part entière. C’était même la principale instruction liturgique que recevaient les séminaristes dans beaucoup d’instituts de formation. On a pu le déplorer dans les années 1960 et 1970, où justement, en cherchant à débarrasser le rite de ce carcan de contraintes, il était mal venu et peu à la mode non seulement de s’interroger sur les rubriques, mais aussi ne serait-ce que de s’y intéresser.

En bref, le « rapport » aux rubriques est passé sans transition de la servilité au mépris.

Ce que nous cherchons à montrer dans ces quelques lignes de texte, c’est qu’on peut enfin, aujourd’hui, avec un rapport conscient et juste aux rubriques, sortir de la servilité envers ces dernières, et être capables de ne pas les prendre pour l’expression de la quintessence du rite ; mais pour cela, il faut avoir une connaissance suffisante du rite lui-même comme actio / celebratio pour justement être capables de les appliquer naturellement, sans crispation et sans être guindé.

– Un espace perçu comme libre et ouvert à la créativité.

La mode des années 1950, associée à la désinflation violente des rubriques qui a accompagné la réforme conciliaire de la liturgie a laissé croire à beaucoup que le rite romain réformé encourageait beaucoup la créativité. Il est exact également, que, si on désire bien le célébrer, le Missel romain actuel est plus exigeant pour le célébrant, les ministres et l’assemblée que le missel de 1962. C’est valable pour les parties chantées du prêtre (qui sont désormais beaucoup plus nombreuses) ou dans la préparation à mener avant la célébration en ce qui concerne le bon choix des options (il y a désormais énormément d’options possibles, ce qui ne simplifie rien…)

Malheureusement, trop de richesses dans le rite tuent le rite. Il est proprement effrayant de constater aujourd’hui, y compris dans les sanctuaires les plus prestigieux, que l’implication du célébrant dans le rituel pratique de ce qu’il célèbre est de moins en moins intense : peu de gestes, peu de paroles chantées, peu de déplacements, et une habitude prise sur certaines options qui deviennent systématique. La plupart du temps, également, ça et là, une touche « personnelle », que le célébrant s’autorise, au regard de l’espace libre laissé pour lui, semble t’il par des rubriques absentes ou peu précises.

          En liturgie, il n’y a pas de place pour la « créativité »,

Or théologiquement parlant, un rituel, une liturgie est justement une œuvre de répétition, sans surprise aucune. La théologie du sacerdoce en particulier montre bien la députation au nom de l’Eglise d’un de ses membres pour l’accomplissement au nom de l’Eglise comme un autre Christ (dont l’Eglise est le corps) du Sacrifice parfait. Le dialogue entre le prêtre et l’assemblée, dans le rite romain, avant la prière sur les offrandes, le montre à merveille.

Il n’y a donc aucune place, concrètement pour la créativité. Il est tout à fait contre nature à la liturgie d’en faire une création personnelle non seulement d’un célébrant, mais encore d’un « groupe d’animation » ou d’une paroisse.

           ..  Mais tout au plus un place pour l’interprétation, exactement comme celle du musicien face à sa partition

Soyons cependant mesuré : l’idée n’est certainement pas de dire que dans toute liturgie il s’agit de reproduire exactement les mêmes expressions dans les mêmes lieux, et que l’efficacité liturgique est une fonction de la similarité du rite avec une sorte d’idéal impossible à tenir. Ne soyons pas dans le fantasme : il y a toujours eu dans l’Eglise, des « expressions particulières ». Mais ces expressions particulières ne tiennent pas tant dans le fait, comme pour un musicien de jouer ou de ne pas jouer la partition, mais de la façon d’interpréter musicalement cette partition. Cette nuance est importante. Quiconque a déjà fait du théâtre sait très bien qu’il y a de multiples façons d’être fidèle à la lettre au texte de Cyrano de Bergerac. Et plus les amateurs connaissent par cœur la pièce, plus ils sont sensibles à la virtuosité de l’artiste qui déclame les vers, et le cas échéant l’apprécient. Cette comparaison entre célébration chrétienne et théâtre, malgré les apparences, n’est pas fallacieuse. Dans la Grèce antique, une « liturgie » désignait en effet notamment le financement de pièces de théâtre….

           En liturgie , la partition, ce sont les livres liturgiques

Il s’agit donc non pas de créer des rites, mais d’interpréter de façon belle et exacte une partition. Et en liturgie, la partition, ce sont les livres liturgiques. Force est de constater que depuis le Concile, les rubriques des livres liturgiques ont été largement simplifiées, et ce pour des raisons valables. Au XVII° siècle en effet, l’enflement des rubriques dans les livres officiels avait fini par rendre extrêmement fastidieuse l’application de la liturgie, à un point tel que les rubriques elles mêmes, lorsqu’elles étaient bien appliquées (ce qui n’est pas toujours le cas) étaient souvent incomprises. Des traces de tout cela subsistent dans les façons de faire propres aux chapelles et paroisses célébrant dans la forme extraordinaire du rite romain. Prenons un exemple : le lever de la chasuble par l’acolyte à l’élévation. Ce geste, rendu nécessaire par la forme des chasubles médiévales (dites « chasubles cloches ») pour dégager les avant bras du prêtre pour qu’il puisse élever l’hostie puis le calice, est complètement superflu avec des chasubles de coupe XVIII°-XIX° siècles dites improprement « romaines » ou encore « violon ». (Notons au passage que la coupe de ces chasubles n’est absolument pas « traditionnelle »). Pour autant, beaucoup de tenants de la forme extraordinaire y voient un sens mystique qui n’a jamais existé au moment de la rédaction de la rubrique afférente. Un autre exemple est la rubrique concernant le dernier cierge aux Ténèbres. Mal comprise, mal appliquée, et sur-interprétée elle aussi. On pourrait multiplier les exemples à l’envi.

          Pas de rubriques, pas de rites ?

Une tendance très forte se dégage dans le jeune clergé d‘aujourd’hui : revenant sur tout ce qu’ont pu « créer » leurs ainés immédiats dans les années 1970 et 1980, ces prêtres souvent brillants et soucieux de bien faire souhaitent justement s’en tenir aux rubriques, et strictement à celles-ci. Est-ce juste ? Il faut tout de même observer qu’à l’heure actuelle, il y a tout de même beaucoup de choses qui sont pourtant évidentes et qui ne sont pas décrites : et qui sont directement des usages issus de ce que le missel actuel désigne comme « la pratique léguée du rite romain ». On sait bien par exemple, que, même s’il n’est pas décrit dans le livre,  le signe de croix n’est pas un petit geste fait précipitamment de la main gauche ; que l’on sous entend que toutes les choses sont réalisées avec mesure : dans les processions par exemple, les objets ne se portent pas à bout de bras ; que parfois même, la stricte application de ce qui est écrit conduit à une bévue rituelle : l’élévation de l’hostie et du calice, à la consécration, ne consiste pas à juste « montrer » les espèces aux peuple, même si c’est littéralement ça qui est écrit dans le missel. Qu’il le veuille ou non, le prêtre dans le rite romain s’inscrit de toutes façons dans un large corpus de pratiques léguées, pratiques traditionnelles qui donnent toute sa résonnance au rite qu’il célèbre et qui contribuent à donner une signification sacramentale si ce n’est sacramentelle à la liturgie célébrée (faut il rappeler que toute liturgie n’a pas pour but l’efficacité sacramentelle, et qu’il est des liturgies sans sacrements ?).

En effet, il faut oser dire que ce n’est pas parce que les rubriques sont plus brèves qu’elles signifient moins… L'esprit de la réforme liturgique post conciliaire repose justement sur l'idée que les gens de façon générale et le clergé a une bonne formation liturgique et "sait" naturellement un certain nombre de choses sur le rite romain. C'était l'idée de Paul VI, qui demandait d'ailleurs une solide formation liturgique pour les séminaristes, parce que justement "tout n'est pas écrit dans le bouquin", et c'est exprès…. L’application concrète de la réforme liturgique s’est cependant, comme l’a souligné en son temps le Cardinal Ratzinger, éloignée toujours plus fortement de cette idée ; les gens étaient mal formés liturgiquement avant le Concile, comme des « rubricistes infantiles »…. Ils ont continué à ne pas l'être après ; le pape (en l’occurrence Paul VI) ayant sur cette matière, été désobéi… La transmission de la pratique léguée n’a pas pu se faire, ce qui a abouti aux catastrophes liturgiques que l'on connaît aujourd'hui, et qu’il faut accepter de regarder en face. Les "nouveaux rubricistes" sont au même titre que les "abuseurs liturgiques", responsables de la trahison du rite romain.

Dans certains cas, c'est autant trahir le rite romain que de considérer qu'il faut faire tout et seulement ce qu'il y a dans le livre que d'aller contre le livre. C’est ainsi que l’on connaît il y a des gestes et des objets qui font sans aucun doute possible partie du rite romain et qui ne sont ni décrits ni expliqués dans les livres officiels, ou dont l'usage semble être mal réglé en fonction des différents textes officiels qui parfois semblent se contredire. Nous sommes une religion de la tradition. Vatican II en particulier, nous montre dans la Consititution Dei Verbum, qu’il faut prendre la Révélation comme un tout entre ce qui nous est légué par les apôtres (Traditions apostolique) et ce qui nous est donné par les Ecritures. N’étant pas une « religion du livre », il n’y a aucune raison que nous pratiquions une « liturgie du livre ». Cette question spécifique du rapport à l’écrit, qui a fasciné l’époque de la renaissance qui est aussi la période de la révolution de  l’imprimerie, n’a pas peu influencé les pratiques religieuses et liturgiques. La banalisation des procédés d’imprimerie à partir du XVI° siècle a provoqué les Lumières, mais a aussi contribué très largement au protestantisme (« Sola Scriptura ») et à ses avatars et dérivés qui sont le ritualisme rubriciste, le jansénisme, le modernisme.

Le « tournant » de la 3° édition typique du missel romain post-conciliaire: le missel de Paul VI, abrogé…?

Avec la parution en 2000/2002 d’une troisième édition typique du Missel romain, un « tournant » s’est semble t-il initié. C’est ainsi que beaucoup de liturgistes ont pu affirmer qu’on ne pouvait désormais plus parler du « missel de Paul VI ». Le missel parle concrètement dans sa PGMR au numéro 42 :

42.Gestus et corporis habitus tum sacerdotis, diaconi, et ministrorum, tum populi eo contendere debent ut tota celebratio decore nobilique simplicitate fulgeat, diversarum eius partium vera plenaque significatio percipiatur et omnium participatio foveatur. Attendendum igitur erit ad ea quæ ab hac Institutione generali et tradita praxi Ritus romani definiuntur, et quæ ad commune bonum spirituale populi Dei conferant, potius quam ad privatam propensionem aut arbitrium

42.Les gestes et l’attitude du prêtre, du diacre et des ministres, aussi bien que du peuple, doivent viser à ce que toute la célébration manifeste une belle et noble simplicité, que soit perçue la signification vraie et plénière de ses diverses parties et que la participation de tous soit favorisée. Ainsi on sera attentif à ce qu’établissent cette Présentation générale et la pratique léguée du Rite romain, et à ce qui concourt au bien commun spirituel du peuple de Dieu, plutôt qu’aux penchants ou jugement privés.

 Il paraît tout à fait clair qu’il s’agit – avant le discours du pape Benoît XVI de décembre 2005 sur « l’herméneutique de continuité » – et l’invitation à l’enrichissement mutuel des deux formes (ordinaire et extraordinaire) du rite dans la lettre apostolique Summorum Pontificum (en forme de motu proprio), de trouver et d’au besoin de chercher dans des pratiques anciennes ce qui n’est pas précisé dans les rubriques actuelles… Le missel romain actuel n’est donc plus – probablement à la différence de ses deux éditions typiques précédentes – considéré comme une création de zéro, mais réellement à rattacher à un développement à regarder dans la continuité du rite romain lui-même. C’est un véritable changement, qu’il faut regarder comme tel. Il faut bien le constater ; cette approche est nouvelle et contredit directement les approches liturgiques qui pouvaient avoir cours jusque là. En particulier, cela va directement à l’encontre d’une réponse parue dans les Notitiae (1969/1981) (bulletin de la congrégation du Culte Divin):

Il ne faut jamais oublier que le Missel du pape Paul VI a depuis 1970 supplanté celui improprement appelé Missel de Saint Pie V, et cela complètement, tant dans les textes que dans les rubriques. Lorsque les rubriques du Missel de Paul VI ne disent rien ou peu de choses sur des points particuliers de certains passages, il ne faut pas en déduire que l’ancien rite doit être observé. Par conséquent les gestes multiples et complexes de l’encensement tel que prescrits dans l’ancien Missel ne doivent pas être repris. (Le texte précise ensuite la manière dont l’encensement doit être fait).

Le lecteur pourrait se demander si notre analyse n’est pas exagérée, et si nous ne cherchons pas à faire dire aux textes du missel ce qu’ils ne veulent pas dire, et que justement, cette affirmation des Notitiae ne prouve justement pas qu’il ne faut pas tant que ça rechercher dans la « pratique léguée » la véritable façon d’interpréter les rubriques. Or, ce n’est justement pas la seule « jurisprudence » des Notitiae de cette époque qui a été très officiellement battue en brêche depuis la parution de la 3° édition typique du Missale romanum « post conciliaire ». L’édition « de Jean-Paul II » du missel romain, associée à l'instruction (de Jean-Paul II) Liturgiam authenticam sur la traduction vernaculaire des livres liturgiques du rite romain a en effet très récemment fait aboutir à la résolution d’une question difficile de traduction sur « pro multis ».

Or, les Notitiae au num. 55d. (1979-1981) traitaient cette question en justifiant la traduction notamment anglophone « for all » pour « pro multis » :

Dans certaines versions vernaculaires du texte pour la consécration du vin, les mots “pro multis” sont traduits ainsi : Anglais : “for all”, Espagnol : “por todos”, Italien “per tutti”.

a.     Il y a-t-il une raison valable pour introduire une telle variante, et le cas échéant, laquelle ?

b.    Doit on considérer l’enseignement traditionnel du Catéchisme du Concile de Trente comme abrogé ?

c.     Les autres versions du passage biblique concerné doivent elles être regardées comme moins pertinentes ?

d.    Il y a-t-il quelque chose d’innaproprié ou nécessitant correction ou amendement qui se serait introduit quand l’approbation a été donnée pour une telle version ?

Réponse : la variante présente est parfaitement justifiée.

a.     D’après les exégètes le mot araméen traduit en latin par « pro multis » a comme signification « pour tous ». La foule pour laquelle le Christ est mort n’a pas de limite, il est équivalent de dire « le Christ es mort pour tous ». Les mots utilisés par Saint Augustin vont dans le même sens : « Vois ce qu’il a donné, et tu découvriras ce qu’il a racheté. Le prix, c’est le sang du Christ. Et que vaut le monde entier ? Quoi si ce n’est tous les peuples ? Ceux qui disent que soit le prix est trop faible, et qu’il a racheté seulement les Africains sont ingrats pour le prix qu’ils ont coûté, ceux qui disent qu’il est aussi important qu’il a été donné pour eux seuls sont fiers. (Ennarrations sur les psaumes, au Ps 95,5)

b.    L’enseignement du Catéchisme n’est en aucune manière abrogé : la distinction à faire entre la mort du Christ suffisante pour tous mais efficace pour beaucoup reste valide.

c.     Dans l’approbation de cette variante vernaculaire du texte liturgique , rien d’inapproprié ne s’est introduit qui ne requière de correction ou d’amendement (Not 6 (1970) 39-40, no. 28).

Cette note est aujourd’hui directement contredite par les récentes dispositions prises dans les diocèses d’Amériques du Nord, où la traduction de « for all » a été explicitement corrigée en « for many » à la demande de la Congrégation du Culte divin. "For many" ne veut pas dire "pour tous" ; mais "pour beaucoup". Nuance sémantique essentielle, vers laquelle les Notitiae de "l'ancien missel" (comprendre : les éditions de 1969 et 1975 du Missale romanum post conciliaire), aujourd'hui abrogées, n'avaient pas voulu aller. Par ailleurs, au regard des récents développements du magistère liturgique, il y a fort à parier que la note précédente concernant l’abrogation entière des « manières » de l’ancien missel ne serait certainement plus exprimée d’une façon aussi forte aujourd’hui, et probablement même de façon inverse, comme l’invite la PGMR actuelle et les dernières dispositions de Sacramentum Caritatis et de Summorum Pontificum.

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